Samedi 11 mars 2023 17:00
La Fabrique de Théâtre – 10 rue du Hohwald 67000 Strasbourg. Entrée libre.
TANANTIA TOUTEON est une expression tirée de l’ancien serment d’Hippocrate qu’on pourrait traduire par « recevoir en retour le mal qu’on a causé ». A travers cette idée, les trois pianistes grecques du PYTHIA TRIO questionnent l’avenir, ses contradictions, les conséquences de nos actes – positifs ou négatifs – et leurs corrélations, en termes de justice sociale et d’éthique. Influencées par l’esthétique du théâtre musical et des compositeurs comme George Aperghis ou Mauricio Kagel, elles proposent un spectacle construit autour d’œuvres nouvellement écrites, où compositeur.rice.s et interprètes unissent leurs forces pour repousser les frontières conceptuelles de la musique, par le biais d’une imagination débridée et d’un humour subversif. Le spectacle présente ainsi une palette de techniques pianistiques étendues, de timbres inexplorés et d’éléments issus de la tradition musicale grecque, proposant un nouveau langage qui découle d’un besoin de nouveaux moyens d’expression. Une performance musicale qui s’écoule sur un rythme non-stop, impliquant gestes, narration, chant et jeu.
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Dans le cadre d’Expressions d’Elles #2 : un temps fort autour des notions d’égalité, de diversité et d’adelphité, mettant à l’honneur la création artistique féminine.
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Myrto AKRIVOU, Iro MENEGOU, Thalia PAPADOPOULOU : piano et performance
PROGRAMME
Stamatis Pasopoulos – TANANTÍA TOUTÉOON (2020)
Une œuvre inspirée par le serment d’Hippocrate et se référant spécifiquement à sa dernière phrase : « Si je respecte ce serment et ne le viole pas, qu’il me soit accordé de jouir de la vie et de l’art, d’être honoré de la renommée parmi tous les hommes pour tous les temps à venir ; si je le transgresse et jure faussement, que le contraire de tout cela soit mon lot. » Plus précisément, l’œuvre dénonce les abus de confiance de la science ; une observation de la condition humaine se rapportant à trois aspects : l’âme, l’esprit et le corps – dans un ultime effort pour rétablir l’équilibre social ; une punition sévère et la plus lourde malédiction pour les renégat.e.s du serment d’Hippocrate.
Niki Krasaki – OMNYMI (2021)
Trois femmes pianistes explorent la relation entre la vie et la mort, leur relation avec le piano mais aussi leur relation avec l’humour noir. Les personnages de la pièce, la mort, le médecin et la patiente, expérimentent les possibilités sonores du piano entier, vers le haut, le bas, l’intérieur, l’extérieur, la droite, tout en s’engageant simultanément dans une bataille musicale et philosophique.
Giorgos Vavoulas – CARVING OUT OBLIVION (2022)
Inspirée par la rencontre de Giorgos Vavoulas avec le Pythia Trio et la forte impression que les trois pianistes ont eu sur le compositeur, cette pièce est l’expression de la lutte de l’esprit pour choisir les souvenirs à garder et ceux à ne pas garder.
Michalis Paraskakis – 30 NAILS, SATIRE POUR 3 PIANISTES SUR 1 PIANO (2020-2021)
L’œuvre est une courte satire en forme de bataille musico-théâtrale menée par trois musicienne.s : l’interprète contemporaine dévouée, qui renonce avec dégoût à tout ce qui est ancien, l’interprète classique dévouée qui renonce avec dégoût à tout ce qui est nouveau, et enfin l’interprète au cœur froid qui joue tout ce qu’on lui demande. Par ailleurs, l’œuvre critique un certain public conservateur qui n’aspire qu’à un art qui ne le fait pas réfléchir. Les plus célèbres concertos pour piano s’entremêlent à des citations de Kagel, de Christou et des propres œuvres de Paraskakis, tandis que l’attitude de chaque musicienne et du public vis-à-vis de l’ancien qui leur est familier, du nouveau qui leur est inconnu et de la foi inébranlable que la vérité de chacune est la seule vérité, est tournée en ridicule.
Maria Gouvali / Nasia Therapontos – RECORDAR (2022)
Recordar se concentre sur le serment d’Hippocrate. La composition est un flux continu de musique qui met les mots du serment au premier plan, dans un rôle proche de celui de narrateur. Le narrateur interagit avec le trio de pianistes dans un flux musical intense et ininterrompu, qui illustre de manière convaincante l’importance et les conséquences de la rupture du serment.
Nicolas Tzortzis – FORGÉ SOUS LA FORME QUE TU PORTES (2020)
Chacune des trois pianistes assume à tour de rôle un rôle différent, tantôt jouant les touches normalement, tantôt effectuant des actions sur le piano harpe, tantôt enfonçant silencieusement les touches dans le registre grave, permettant à l’instrument de produire des résonances polyphoniques en partie imprévisibles. Les trois musiciennes ont des accents théâtraux dans leur jeu, leurs voix et leurs corps étant en interaction constante avec le jeu purement pianistique.
Andys Skordis – DA…REM (2020)
Da…REM provient du mot « Dream » (rêve), et met l’accent sur l’état paradoxal du sommeil. L’œuvre présente une personne qui rêve et communique avec d’autres parties de son esprit. Le subconscient absorbe parfois le conscient et vice versa, jusqu’à ce que les trois états (conscient, subconscient, inconscient) soient fusionnés ou séparés. La pièce se termine lorsque la personne se réveille de son rêve.
Anthi Damvouneli – KETI (2021)
KETI ou Beat-Breath-Burn : Elle respirait à travers un masque à oxygène dans un hôpital. Une respiration par minute. Le cœur fait ce qu’il veut. Le pouls contre le souffle. Une fille seule à côté. Courts épisodes d’alternance entre le pouls et le souffle. Un tirage au sort pendant un certain temps. Est-ce une question de temps… ; « Est-ce que cette injection existe ? » demandera la fille… « Madame… le serment… » diront les médecins… Elle. Elle avait demandé… des cendres. Elle s’est transformée en cendres. Représentation musicale, auditive, physique et visuelle d’une image de fin de vie.