Requiem, composé par Gualtiero Dazzi, est un spectacle de musique instrumentale avec électronique live et vidéo inspiré du recueil de poèmes éponyme d’Anna Akhmatova.
« Anna Akhmatova (Russie 1889-1966) n’a pas pris le chemin de l’exil. Le poète est resté parmi les siens et pour les siens, ne se dérobant pas à son destin. Et cependant, Anna Akhmatova a connu l’exil, l’exil du verbe, l’exil qui a été taché, traîné, trahi et tué. À deux reprises, l’œuvre d’Anna Akhmatova fut interdite de publication, par un décret du Comité Central du Parti. Elle était devenue une étrangère dans son propre pays, une recluse, « partout absente », une « morte parmi les vivantes ». Tombée dans la disgrâce et condamnée au silence, elle n’écrivait plus. Elle n’écrivait plus avec une plume, mais elle gravait les mots à tout jamais dans sa mémoire.
Si cette œuvre clandestine est un véritable cri de douleur d’une mère, il est aussi – et surtout – un monument à toutes ces femmes qui ont attendu aux portes des prisons et un Requiem à toutes les victimes de la Grande Terreur, et aux vingt millions de personnes – soit près d’un adulte sur cinq – qui ont connu le camp ou la déportation en Union Soviétique, des années 30 aux années 50. » E. KaessG. Dazzi compose ici une œuvre engagée, cristalline et sensuelle pour l’ensemble HANATSU miroir. La présence d’A. Akhmatova habite l’œuvre : des enregistrements sur bande de la voix de la poétesse rythment la succession des stations de Requiem. La poésie de cette œuvre est réhaussée par la mise en espace et le travail plastique et visuel propre à cet ensemble de musique contemporaine.
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